Quelque 30.000 personnes sont attendues, le dimanche 13 juin au « Stade de Suisse » à Berne, pour la septième édition du « Jour du Christ », initié par le Réseau évangélique et l’Alliance évangélique. Les Eglises réformées y participeront, mais discrètement.
Cet évènement souhaite « déclencher un mouvement positif dans notre société », selon Hanspeter Nüesch, directeur du mouvement missionnaire « Campus pour Christ » et responsable du programme du « Jour du Christ 2010 ». Selon le communiqué de presse de l’évènement, les participants vont se rassembler pour « réaffirmer leur confiance dans la providence divine ». La journée commencera par un culte, puis, suivront des allocutions et des témoignages, reportages et Contributions artistiques. Diverses organisations chrétiennes se présentent l’intérieur du stade dans une exposition missionnaire.
La Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS) est au rang des organisateurs, aux côtés du Réseau évangélique et de l’Alliance évangélique suisses. De sages précautions ont été prises pour que l’événement et ce rassemblement festif soit le plus « réformé-compatible » possible.
Un stade plein, un événement qu’on médiatise: la signification induite d’un tel rassemblement interpelle de nombreux réformés. « J’y vois une démonstration de pouvoir », dit Maurice Baumann, professeur de théologie. C'est une ostentation qui pourrait être diversement interprétée dans la population, dans un contexte marqué par l’acceptation de l’initiative anti-minarets.
Le théologien perçoit quelque chose de biaisé dans la caution de la FEPS. « On fait croire qu’on pense tous la même chose. Je me demande si elle aurait agi de même si l’événement n’était pas promis à un pareil retentissement médiatique? », s’interroge-t-il.
« Dans l’organisation d’un tel événement, c’est le rôle de la FEPS de représenter les protestants de tendance évangélique de nos Eglises membres qui sont multitudinistes. En outre, nous entretenons des contacts avec les Eglises libres, et le Jour du Christ s’inscrit dans cette perspective », explique Simon Weber, porte-parole de la FEPS.
Christophe Monnot, assistant de recherche à l’Observatoire des religions en Suisse, observe que ce rassemblement est un bel exemple de la difficulté de « vivre ensemble » du protestantisme. Il est intéressant de relever que contrairement à d’autres pays, une célébration commune à tous les protestants peut être organisée en Suisse. « Un tel mélange de fédérations serait inimaginable aux Etats-Unis », affirme-t-il.
Parmi les 30.000 chrétiens protestants attendus au stade de Suisse, on ne sait combien seront issus des Eglises réformées. Une minorité si l’on considère l’extrême discrétion avec laquelle les Eglises cantonales ont annoncé l’événement dans leurs rangs.
Le « Jour du Christ » est organisé par: l’Union des Églises libres et évangéliques alémaniques (VFG), l’Alliance Evangélique Suisse (AES), le Réseau Evangélique (RES) et la Fédération des Eglises Protestantes de Suisse (FEPS).